LECTURE > DEBOUT-PAYÉ Compagnie Ma voisine s’appelle Cassandre

Compagnie Ma voisine s’appelle Cassandre

DEBOUT-PAYÉ (ou le regard du vigile)

Auteur > Gauz (aux éditions : Le Nouvel Attila)
Mise en lecture et adaptation > Nanouk Broche
Avec > Léa Jean-Theodore, Sofy Jordan
Musique > Hassan DJ Rebel

gauz
“Dans le milieu des Ivoiriens en France, le métier de vigile est tellement ancré qu’il a généré une terminologie spécifique et toujours teintée des expressions colorées du langage populaire abidjanais, le nouchi.
Debout-payé : désigne l’ensemble des métiers où il faut rester debout pour gagner sa pitance. Zagoli : désigne le vigile lui-même.”                                         Gauz

 

Debout-Payé est le roman d’Ossiri, étudiant ivoirien devenu vigile après avoir atterri sans papier en France en 1990.

L’écriture alterne le récit et le fragment, des chapitres où on raconte en continu, et des chapitres écrits en courtes bulles, jingles ou aphorismes, titrés et centrés sur les observations et réflexions du vigile pendant ses heures de travail à Camaïeu Bastille et Sephora les Champs-Élysées. Souvent ironiques, un rien provocants, ils éclatent dans le fantasme, l’humour et l’analyse historico-politique bien frappée, mais n’évitent pas non plus la platitude des choses, l’ennui de la consommation ou de la vie. Ces chapitres appartiennent tous au présent – en gros le 21° siècle après les attentats de Madrid et de Londres : On avait besoin de plus en plus de mains et d’yeux pour fouiller dans les sacs, dans les poubelles, contrôler les accès, filtrer les entrées…
Le récit est familial et historique, il suit une famille ivoirienne où, de père en fils, on devient vigile à Paris, ou on vient y faire des études comme les parents d’Ossiri. C’est aussi l’histoire de l’évolution du métier de vigile depuis la Françafrique des années 60 jusqu’à l’après 11-Septembre. La chronologie s’y développe donc sur plusieurs époques (L’Age de bronze 1960-1980, L’âge d’or 1990-2000, L’âge de plomb), avec des flashs sur la vie d’Ossiri et de son copain Kassoum. Le texte se prête à l’oralité, il mélange les niveaux de langue, le parler familier et l’écrit soigné, joue avec les mots, les rythmes et les assonances.

De la lecture silencieuse, en général solitaire, à la lecture à haute voix, adressée à un public : on appelle ça lecture théâtrale. Du moins c’est le terme en cours en ce moment dans le milieu théâtral. Se pose alors l’intéressante question, du moins cela m’intéresse particulièrement, de la responsabilité de la parole et l’énonciation. Qui dit quoi dans quelle situation. Et comme cela est-il entendu. Le roman de Gauz n’est pas politiquement correct. Normal. La littérature dit le mal. Personne n’échappe à ses sarcasmes, (même si le ton reste ici à la fois coléreux et fort joyeux), ni les Blancs, ni les Noirs, ni la sape, ni le voile, ni les femmes, ni les hommes, ni le vigile lui-même. Tous les tabous sont bousculés. Notamment celui de ne jamais parler de quelqu’un d’après son apparence physique : volume, couleur, sexe, genre… Alors que le vigile, lui, est tenu de repérer des morphotypes (!), et de jongler avec les codes que lui impose son métier (J3 : type arabe, J4 : type négroïde, J5 : type caucasien, J6 : type asiatique…). De plus quand on est dans un pays plus ou moins étranger, le regard est aiguisé à distinguer le pareil et le différent.                                                                                                                           Nanouk Broche

Contact compagnie : Ma voisine s’appelle Cassandre
10 rue Druilhe – 13 016 Marseille  + 33 (0)4 91 03 69 97  //  +33 (0)6 75 91 50 34.
nanouk.broche@wanadoo.fr

VENDREDI 31 JANVIER À 20H00

Renseignement et réservation  >  04 42 70 48 38  / la.distillerie13@free.fr

Entrée libre

 

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