“Il est 20 h 02
Nous sommes en live
depuis San Francisco, California
et connectés aux satellites Britney, Christina et Céline
pour un nouveau partage de données historiques en translive….” (extrait du texte)
Un texte en trois parties de Gwendoline Soublin.
Le Collectif DÉTOUR 21 présentera son travail sur la partie 2.
SYNOPSIS
Rejoignons PROCÈS, un show judiciaire délirant où les auditeurs peuvent décider du sort de Pig Boy, cochon star de la marque PERTA, devenu l’ennemi public numéro 1. L’épisode du jour s’annonce des plus excitants : témoignages, révélations, expertises et reportages vous feront voyager non sans tumultes dans cette caricature macabre d’un futur plus proche que ce que l’on pourrait penser.
NOTE D’INTENTION
” Jusqu’où sommes nous prêt.es à aller ?
C’est la question qui se décline dans chaque dérives évoquées tout le long de ce 2ème tableau. Il ne s’agit finalement peut être pas du procès que l’on croit.
La condition animale se situe au coeur de ces dérives. Le personnage de Pig Boy nous renvoie au sinistre traitement que nous infligeons à ces autres vivants. En plus d’être présenté comme usine à viande et usine à argent, il est ici traité comme usine à buzz. Un buzz sale, embarrassant et hors propos qui se prend tellement au sérieux qu’il finit par nous faire douter sur la possible responsabilité d’un porc dans cette sordide affaire. Le show laisse le champ libre à tout auditeur.ices et intervenant.es d’alimenter cette humiliation d’un être dont la vie et la liberté ont été piétiné de toutes les façons possibles. Il laisse enfin présager au “glorieux avenir” ; celui d’un monde où l’animal deviendra usine à Hommes.
Cette sinistre “avancée” se joint à l’évolution technologique. On tombe ici dans les tréfonds de la psyché, de la dépendance au numérique et de son emprise sur des êtres esseulés et vides. En voulant être ensemble, chacun devient tout le monde, jusqu’à finalement n’être personne. La quête perpétuelle de l’approbation et de la popularité autorisent à chacun le partage continu de son avis. Plus personne ne s’écoute, tout se contredit et s’envenime en réaction à des médias qui ont bien compris la recette pour attiser le scandale. Ces interactions dénaturées sont imposées au spectateur dans une sur stimulation perpétuelle caractéristique de notre époque, doivent digérer à la fois l’action survoltée et grotesque des personnages devant leurs yeux, et les commentaires des auditeurs. Le procès orchestre parfaitement cette série ininterrompue d’apparitions toutes aussi glauques et surréalistes les unes que les autres, appuyant ce besoin de l’excès, ce puisement éternel et répétitif du toujours plus gros, plus visible et surtout plus vendeur.
C’est enfin un cadre asphyxiant et totalitaire qui se superpose à ces images. Car à l’aube d’une ère sur-connectée où chaque individu peut participer à un procès-divertissement, la question de la liberté d’expression représente un enjeu essentiel. Dans PROCÈS, elle est finalement subtilement contrainte et amoindrie tandis que la trajectoire de l’émission semble déjà toute tracée. Tout comme la première partie du texte de Gwendoline Soublin, il crée finalement une désillusion quant à la possibilité de choisir pour soi-même.
– Le Collectif Détours 21

Droits photographiques : Amandine Benoit et Axel Kerloch
Collectif Détours 21
Un texte de Gwendoline Soublin
Mis en scène Clara Menard
Assistante à la mise en scène Aurore Knigge
Avec Alisma Boulay, Théotime Gulmann, Aurore Knigge et Maud Sarrazy
Conception sonore Maud Sarrazy et Anis Tizi
Création lumière Juliette Chenu
Crédits photos Amandine Benoit et Axel Kerloch
Partenaires : Cité des Arts de Montpellier, Théâtre de l’Iris
Contacts compagnies : collectifdetour21@gmail.com | collectifdetour21 sur Instagram
Compagnie en résidence à la Distillerie du 9 au 15 octobre 2023
Sortie de résidence prévue le vendredi 13 octobre à 14h & 19h
Tarif unique > 5.00€ // Adhésion obligatoire > 1.00€
Renseignement et réservation > 04 42 70 48 38 / la.distillerie13@free.fr
Réservation possible sur ce site.
Le Bar Associatif est ouvert une demi heure avant le spectacle…
Laisser un commentaire