À la recherche d’un être proche, Conrad s’aventure jusqu’aux portes d’un effrayant palais. Pour une obscure raison, on lui en interdit l’entrée. Et tandis qu’il lutte pour ouvrir les lourdes portes closes, il se retrouve embarqué dans une danse macabre et clownesque qui le fait tournoyer avec les disparus, l’étrange et le mystère.
Note d’intention
” La question de la disparition
En sortant de l’adolescence, j’ai vécu la mort de quelqu’un que j’aimais. Alors que je vivais avec lui, il est soudain passé vers l’inconnu et il a disparu dans l’invisible. C’est la chose la plus étonnante qu’il m’a été donné de vivre. Tout mon quotidien et tout mon rapport au monde s’en sont trouvés bouleversés. Avant cela, je n’avais jamais éprouvé la présence de la mort, je n’avais pas vraiment compris qu’elle rôde sans faire de bruit, qu’elle règne en silence et qu’elle frappe inexorablement au moment où elle l’a choisi. Depuis cette disparition, le mystère et l’invisible me fascinent. Par mon travail théâtral, je cherche donc à leur offrir une place tout en développant une réflexion sur la condition humaine.
Dans Le Cabaret des oiseaux, il est question d’un être disparu et d’un autre qui le cherche. Ce cache-cache insensé ouvre une brèche entre deux mondes et l’espace d’un instant, le vivant danse avec le mort.
Un conte symboliste comique
Le théâtre symboliste de Maurice Maeterlinck influence indéniablement mon travail. L’invisible et le mystère infusent l’ensemble de mes recherches au plateau. Par un travail d’acteur qui étudie le silence et l’immobilité, par un travail aussi du son et de l’image propre à laisser transparaitre des symboles, je cherche à proposer des formes théâtrales susceptibles d’interroger l’existence et de sonder la réalité mystérieuse de l’âme.
Mais si le néant et l’inconnu sont au centre de la théâtralité que je cherche, le comique n’en est pas pour autant exclu. Au contraire, je veux que le spectateur invité à contempler le mystère puisse aussi en rire. Je constate que, dans la vie, bon nombre de rires éclatent au cœur des obsèques. Je suis touchée par ces rires chargés de vitalité par lesquels l’être humain répond au néant et à l’inconnu. C’est pour cela que, avec Le Cabaret des oiseaux, sans chercher à résoudre quelque angoisse métaphysique, je tente naïvement de répondre à l’effroyable et à l’incompréhensible par l’usage de l’imagination et du rire.
Un spectacle sensible et immersif
Dans ma quête d’un théâtre qui donnerait à voir quelque chose de nos intériorités et qui ouvrirait des portes sur l’inconnu et le monde des morts, je cherche à déployer sur la scène des univers fictionnels et sensibles qui questionnent nos rapports à ces indicibles. Avec Le Cabaret des oiseaux, à l’aide du son, de la lumière, de la scénographie et du jeu des acteurs, je souhaite ainsi introduire les spectateurs dans un espace porteur de métaphysique qui se situe au bord du rêve.
Un sol posé sur la scène dessine les contours de cet espace fictionnel. Dans le fond de la scène, une lourde porte ornée d’un hublot, s’ouvre sur un invisible, un royaume des morts que le spectateur devine sans jamais le voir.
De cette porte, surgissent des personnages vêtus de costumes indépendants de toute temporalité et dont le caractère étrange alimente les fantasmes concernant ce qui se trouve « là-bas derrière », de l’autre côté de la porte.
La porte et le sol qui demeurent sur la scène du début à la fin sont les seuls caractéristiques de ce lieu qui est en constante métamorphose. Par un travail de lumière et d’obscurité, par l’irruption aussi de brouillard et de fumée, l’atmosphère de ce sas change constamment et la matière qui constitue ce lieu semble sans cesse échapper à nos sens.” – Clara Chrétien
Droits photographiques : Cie Le Vaisseau
Cie Le Vaisseau
Textes, mise en scène, scénographie Clara Chrétien
Dramaturgie et conception scénique Nina Ayachi et Clara Chrétien
Direction d’acteurs Nina Ayachi
Avec Juliette De Ribaucourt, Zoé Guillemaud et Stéphane Monpetit
Création son et lumière Guillaume Ohrel
Régie son et lumière Guillaume Ohrel et Gabin Vandenberghe
Construction décor Alice Guiet et Mehdi Najid
Partenaires : la Région Sud, la Ville de Marseille, la SACD-Beaumarchais, Le fond Régnier pour la création, La Fabrique Mimont, Le Théâtre Grandeur Nature, La Déviation, Les studios de Virecourt, le Théâtre Strapontin, La Distillerie, la communauté de commune Drône et Belle, la Ville de Villars
Contacts compagnies : compagnielevaisseau@gmail.com / 06 41 11 83 49
Compagnie en résidence à la Distillerie du 6 au 12 novembre 2023
Dans le cadre de Place aux Compagnies 2023
Sortie de résidence prévue le samedi 11 novembre à 19h
Renseignement et réservation > 04 42 70 48 38 / la.distillerie13@free.fr
Réservation possible sur ce site.
Le Bar Associatif est ouvert une demi heure avant le spectacle…
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