De Steven Berkoff, traduit de l’anglais par Geoffrey Dyson et Antoinette Monod.
Un couple reçoit un ami pour dîner. Derrière la comédie de la vie quotidienne, toutes les questions inavouées, toutes les arrière-pensées ressassées, leurs « Kvetchs » s’expriment enfin, les conduisant malgré eux vers des chemins inattendus. Dans Kvetch, on se parle, on joue le jeu, mais les personnages énoncent à voix haute tout ce qui leur passe par la tête, peurs, hargnes, frustrations, envies, désirs secrets. Kvetch est une pièce sur l’angoisse, sur la torpeur du quotidien ordinaire, une comédie satirique, une farce cruelle, dans laquelle les tabous d’une vie bien rangée, étriquée explosent…
A travers ce texte, Steven Berkoff nous fait prendre conscience à quel point nous pouvons être englués dans nos pensées venimeuses, paralysés par nos peurs, parasités par nos « Kvetches »… La peur est intrinsèque à notre condition humaine. Nous avons tous peur, à un moment donné de quelque chose, d’une situation, d’un évènement et ce peu importe notre statut social, âge, genre,… mais comment faire pour ne pas laisser notre cerveau reptilien prendre le contrôle face à nos peurs déraisonnées, irrationnelles, voire absurdes car souvent, nous nous faisons du mouron pour rien, et donc du mal pour rien. Mais que se passe-t-il quand ces peurs sont si fortes, si omniprésentes qu’elles empiètent sur notre capacité à vivre sereinement et avec lucidité ? Sommes-nous capables d’en parler ouvertement, ou faisons-nous de notre mieux pour que personne ne remarque rien ? Inévitablement ce texte parle à tout le monde et de tout le monde et fait resurgir un bon nombre de questionnements… Comment sortir de la peur du quotidien ordinaire, de la bienséance, du politiquement correct ? Comment retrouver sa liberté intérieure sans peur du jugement extérieur, de son propre jugement ? Comment se reconnecter à l’essentiel, à son désir profond en se libérant du carcan qu’en dira-t-on ? Comment libérer son corps et son esprit de ces pensées assassine qui nous polluent, nous bouffent le foie, au point, parfois, de nous rendre malade ?
Kvetch est un début de réponse à ces questions. Les personnages sont empêtrés dans leur quotidien ordinaire, vivent piégés dans leurs pensées, étranglés par leurs interdits, ils luttent contre leurs frustrations, leurs colères, leurs désirs, ils tentent de les faire sortir et ils retrouvent peu à peu une respiration vacillante dans leurs questionnements intérieurs. Ce texte permet également de réfléchir sur la question des relations humaines à travers les problèmes d’égo, de frustration, rumination, manque de confiance qui peuvent amener à une certaine violence envers soi et envers les autres.
Combattre ses kvetches est un travail de longue haleine d’introspection et de libération pour enfin oser être soi ! A l’heure où l’on parle sans cesse de charge mentale, Burn-out, santé mentale etc… cette pièce semble être un sujet de société et de santé public en pleine actualité.
Mots de l’auteur
Nous vivons tous sous la menace de la bombe, du cancer, des agents cancérigènes, de la maladie, du chômage, de l’impuissance, de la peur de la peur, des noirs, des blancs, des redevances, des impôts, des P.V, d’avoir des trous de mémoire, perdre de l’argent, faire trop d’argent, perdre ses cheveux, devenir gros, devenir laid, être stupide tomber à plat, être timide, être bête, se préoccuper des baffles qu’il faudrait acheter, comment réparer une voiture, un vélo, apprendre à jouer du piano, la peur d’échouer, ne pas faire bonne impression, la peur de la force des autres, la peur de la faiblesse, la peur d’être dévoilé, ne pas arriver à l’heure au boulot, ne pas avoir de retraite, de sécurité, la vieillesse, mourir, la guerre, être blessée dans un accident de la route, la peur d’être aveugle, d’être sourd, ne pas comprendre la plaisanterie, la peur des gens coriaces, la peur de prendre des risques, la peur de nager, de sauter, de plonger d’un plongeoir, la peur de la maladie, la peur de déménager, la peur de vendre, la peur d’acheter, la peur obsessionnelle des araignées, des armoires sombres, des couteaux, des voleurs à la tire, la peur des gens, des fêtes, de la foule, des gens intelligents, la peur d’affirmer ses opinions, la peur des femmes, la peur des hommes, la peur de la police, la peur de l’angoisse… cette pièce est donc dédiée à tous ceux qui ont peur. Kvetch est une étude des effets de l’angoisse sur les « kvetches » harcelants qui nous empêche de dormir. C’est le démon qui souhaite sucer notre sang et saper notre confiance. Pour beaucoup de gens qui n’arrivent pas à vivre dans le présent, c’est un problème réel et terrible. Combien de fois lorsque nous parlons n’y a-t-il pas un dialogue qui se fait à l’arrière-plan, parfois pour nous guider, parfois pour nous protéger. Parfois cependant, le dialogue à l’arrière de nos têtes est plus vrai que celui du premier plan. Si seulement nous pouvions exprimer les pensées de l’arrière-plan, notre communication en serait d’autant plus vraie. Nous sommes comme des icebergs qui se déplacent lentement à travers la vie et c’est rare, si jamais cela arrive, que nous puissions monter et révéler ce qui est en dessous.
Compagnie Rêve d’un soir
Jeu Laurent Bariohay (Franck), Caroline Vidal (Donna), Anthony Ravion (Hal), Alexandre Robitzer (George), Caroline Dabusco (La belle-mère)
Mise en scène Caroline Vidal
Création lumière et régisseur George Calendrin
Création sonore et musicien live Olivier Vauquelin
Chargé de production Philippe Venturino
Partenaires – Soutiens : La Distillerie (Aubagne) | Le Flibustier (Aix-en-Provence) | Service Culturel (Forcalquier) | L’atelier des Arts (Saine-Marguerite, Marseille) | Le Mille Feuille (Marseille) | Commune de Dauphin | Conseil Départemental | Conseil Régional
Contacts compagnie : Chargé de production – 06 12 56 33 01 | 06 15 44 54 60 – compagnierevedunsoir@outlook.fr
Compagnie en résidence à la Distillerie du 1er au 5 juin 2026
Sortie de résidence prévue le vendredi 5 juin à 15h et 18h
Tarif unique > 5.00€ // Adhésion obligatoire > 1.00€
Renseignement et réservation > 04 42 70 48 38 / la.distillerie13@free.fr
Réservation possible sur ce site.
Le Bar Associatif est ouvert une demi heure avant le spectacle…
Laisser un commentaire