MADAME – Histoire chantée des femmes de ma lignée
Duo pour clown et violoncelle
Une pour toutes, toutes pour une
“J’ai toujours cru à la puissance de l’intime pour toucher à l’universel. C’est pourquoi, depuis les débuts de la Compagnie du i, les spectacles que je crée s’inspirent de mes questionnements de femme, d’artiste et de ceux de mes collaborateur/ices. Ils ont toujours mis en scène une ou des femmes. Elles apparaissent tantôt timides, maladroites, grandiloquentes, blessées, tyranniques, attachantes, exécrables, chantantes, dansantes, brinquebalantes… Comme de multiples facettes de celle que je suis et de celles que je rencontre. Les préoccupations de mes personnages, leurs aspirations ne sont pas exclusivement féminines. Elles témoignent de comportements humains dans toute leur complexité, leur ridicule et leur charme. J’ai donc espoir que cela parle aux femmes comme aux hommes et j’ai été heureuse de recevoir des témoignages en ce sens suite aux précédentes créations.
Depuis quelques années, j’observe que le monde s’ouvre petit à petit à sa part de féminité blessée. Bien que je ne sois pas à l’aise avec le mot «féministe» qui se galvaude et prend parfois des airs de véhémence aussi absurde que le machisme qu’il réfute, je me sens de plus en plus concernée par ces prises de conscience, cette tentative de reconnaissance d’un état de fait pour que les relations hommes-femmes soient plus équilibrées, plus justes, plus simples. En naviguant depuis une douzaine d’années dans le monde du spectacle vivant, je réalise aussi ce qu’il faut de force et de persévérance pour faire entendre sa parole de femme artiste, pour se sentir légitime, pour arrêter de douter de soi, pour obtenir les moyens financiers de réaliser des spectacles dont je rêve. La fatigue aussi face à cette sensation de toujours devoir faire ses preuves, devant ces freins intérieurs comme extérieurs. L’envie naît alors d’en observer les contours, d’interroger cela artistiquement, avec la distance et la naïveté du clown.
En parallèle, la récente expérience de la maternité a chamboulé bon nombre de mes croyances. Et mon emploi du temps. Elle fait surtout ressurgir des schémas de fonctionnement en termes de rôles alloués aux femmes et de répartition des tâches, souvent déséquilibrée, dont je pensais naïvement m’être détachée. Je creuse et essaie de découvrir ce qui se cache dans la reproduction malgré soi de ces carcans, comme si un modèle avait été transmis depuis des générations, et que bien que n’étant plus du tout adapté au contexte actuel, nous nous devions de le reproduire. Je m’interroge sur le jeu de loyauté qui se rejoue là, de mère en fille et sociétalement. Et je me demande comment inventer une féminité (au-delà de la seule maternité) qui nous ressemble et nous épanouisse.
C’est de ces casseroles transmises par nos mères, grand-mères et autres aïeules, ces valises, pleines de rôles prédéfinis et de blessures, que traite MADAME. On assiste à l’ouverture de la malle poussiéreuse et au tri honnète mais malicieux, voire joyeux entre les valises trop lourdes pour nous, celles qui nous enferment, celles qu’on peut choisir de regarder, de vider de leur contenu ou de juste abandonner au bord du chemin comme quelque chose qui ne nous appartient plus.
Devant l’assemblée réunie, deux femmes, deux soeurs, convoquent la mémoire de leurs ancêtres.
Un violoncelle, un fauteuil, des gramophones, quelques portraits pour leur tenir compagnie et dresser un décor à la fois suranné et intemporel. On est proches les uns des autres, ce pourrait être une réunion de famille…
La musique commence, permet aux convives de rassembler leurs sens. La profondeur du violoncelle invite à la confidence. La grand-mère s’invite régulièrement chez l’une de deux sœurs, lui empruntant son corps et sa voix pour révéler ou commenter les légendes familiales. Un dialogue schizophrénique et clownesque s’instaure, faisant apparaître aux spectateurs une galerie de femmes notoires et croquignolesques de la lignée.
Ces deux dames déplient l’histoire et les secrets des membres de leur famille, réelle et rêvée, où se croisent des comtesses, chamanes, poétesses, ouvrières, mères, sœurs, cousines, grands-tantes ou arrière-arrière-grand-mère…
Elles avancent en équilibre sur la corde sensible qui les relie toutes, livrant au spectateur un arbre généalogique élargi.
Leur héritage de fille, de femme, de mère qu’elles tissent par les sons et les mots.
Le public voyage ainsi à travers les joies, les douleurs, les combats et colères, les désirs et folies de toute cette grande tribu.
Une pour toutes, toutes pour une.
MADAME c’est une femme à deux têtes.
MADAME c’est une créature singulière qui les englobe toutes, car elles sont nombreuses celles qui ont permis qu’apparaissent devant vous ces deux femmes d’aujourd’hui.
MADAME c’est notre histoire commune, pas celle des livres, celle du ventre, des courants d’air et des casseroles qu’on se transmet de génération en génération.
MADAME c’est une élégance, un long poème livré avec intensité, humour et délicatesse.
J’affectionne particulièrement les clowns qui n’en ont pas l’air, à première vue. “
– Mathilde Dromard
La Compagnie du I
Avec Mathilde Dromard, Veronika Soboljevski
Mise en scène Mathilde Dromard
Œil complice Thibault Patain
Compositions et arrangements Veronika Soboljevski, Célyne Baudino
Oreille complice Cyril Douay
Lumières Olivier Forma
Costumes (en cours de distribution)
Décors (en cours de distribution)
Partenaires : Aide à la création Mairie d’Avignon . Conseil Départemental de Vaucluse | Aide à la création envisagées DRAC PACA . Région Sud | Soutiens financiers Adami . Spedidam (en cours) | Soutiens accueil en résidence Le Théâtre des Carmes (Avignon), La Factory (Avignon), Le Dakiling (Marseille), Le Colombier des Arts (Plainoiseau) . La Distillerie (Aubagne)
Contact compagnie : Contact artistique Mathilde Dromard / 06 62 53 93 42 / compagniedui@gmail.com | Contact production Rachel Verdonck / 06 79 88 40 74 / lemailderachel@realizlesite.fr
Compagnie en résidence à la Distillerie du 6 au 12 mars 2023
Sortie de résidence prévue le vendredi 10 mars à 15h
Tarif unique > 5.00€ // Adhésion obligatoire > 1.00€
Renseignement et réservation > 04 42 70 48 38 / la.distillerie13@free.fr
Réservation possible sur ce site.
Le Bar Associatif est ouvert une demi heure avant le spectacle…
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