SAM. 16 OCT. À 18H // LA PETITE DANS LA FORÊT PROFONDE // CIE DES FEMMES SAUVAGES & L’IMPRIMERIE

Écrit en vers libres à partir du poème d’Ovide, Philomèle et Procné (Les Métamorphoses, livre VI), le texte de Philippe Minyana pose la question du Mal, et de l’inadmissible.
Dans Petite dans la forêt profonde, il est question d’abus de pouvoir, de mensonge, de langue coupée, d’amour, de sauvagerie, de survie, de châtiment et de sacrifice.
C’est une sale histoire de famille. C’est l’histoire d’un crime et d’une vengeance. Corps et âme plongés dans le crime. Et à l’inverse de Lady Macbeth, ici, pas de place pour les remords.
La vengeance tente de faire Justice. Chacun y perd son humanité, tragique métamorphose.
Philippe Minyana transforme le poème d’Ovide en un conte tragique.
Les figures sont puissantes, leurs paroles sont directes, incisives, parfois crues.
La langue effectue des écarts, parle du pire avec humour, nous déroute et reste toujours « au coeur des choses ». Là, où le diable – diabolos celui qui divise – et la vérité – Alethia, celle qui veut mettre fin à l’oubli, se livrent un combat mortel.
Mésusage du pouvoir et « fake news » n’y peuvent rien. « Grand talent de la douleur », dirait Ovide: la douleur étouffée trace dans le souterrain, perce le silence forcé.

Mon parcours vers La Petite


À une époque, dans ma vie, j’ai recours à l’analyse des rêves et c’est par là que je reçois ma première initiation à la vision jungienne. C’est le début d’une plongée dans l’univers des contes, avec les écrits de Marie-Louise Von Franz. Puis vient la lecture de Femmes qui courent avec les loups de Clarisse Pinkola Estes, un recueil de contes dont les personnages principaux sont des figures féminines. Barbe-Bleue percute particulièrement mon attention, parce qu’au même moment je me passionne pour l’histoire de la guerre d’Algérie. Clarisse Pinkola Estès dégage de Barbe-Bleue tous les ressorts du processus de la révolte et de l’insoumission. J’écris ma version du conte et élabore une installation, bâtie à partir d’archives récoltée avec l’aide de Joëlle Olivier à l’INA, mettant en écho le conte et l’Histoire. Au même moment, je fonde la compagnie Les femmes sauvages, en hommage au concept du féminin créatif « la femme sauvage », ainsi baptisé par Pinkola.
(…)
Le conte est toujours l’histoire d’une initiation et de ses épreuves. Il fascine par ses ellipses énigmatiques, ses suspens, déroulant une logique extraordinaire, pour aboutir à une résolution inattendue. Il déjoue notre soif d’une apparente cohérence, ouvre une porte vers les comportements fondamentaux de l’humanité, et nous tend un miroir vers l’invisible.
Le texte de Philippe Minyana est une adaptation d’un conte d’Ovide, extrait des Métamorphoses : une famille maudite, un viol, une parole interdite et l’histoire d’une vengeance sacrilège.
(…)
Je sens que La Petite offre un terrain de jeu particulier, qu’il s’agit davantage de forces et de figures que de personnages, que nous pouvons servir tous les trois les facettes de chacune de ses figures, que cela peut être suffisamment troublant pour faire sens, que c’est ainsi que nous pouvons pénétrer l’esprit du conte, que la langue de Philippe Minyana nous y conduit, qu’elle joue, avec beaucoup de tact, entre gravité et dérision, permet de questionner l’inacceptable, la bestialité, la transmission de la violence, l’instrumentalisation des enfants dans la vengeance, le sacrilège.
Que nous pouvons chercher à partir du noir, de l’apparition, de l’engloutissement par le noir, de l’aveuglante lumière. Que ce texte offre la possibilité d’un double jeu : être dans ce que l’on dit et/ou le raconter.

Intentions

Deux narrateurs, une narratrice, et une table de bruitage.
Dans le texte de Philippe Minyana, la parole oscille entre la première et la troisième personne du singulier – Tu n’as pas l’air d’un Roi Dit-elle et ajoute Tu as l’air d’un chien -. Directe et indirecte, elle nous permet d’être dedans, dehors, et sur les côtés. Nous suivons la logique du conte, ses sursauts et ellipses énigmatiques. C’est à dire qu’il n’y a rien comme d’habitude.
Nos protagonistes – la Petite, le jeune Roi, la Reine et la Vieille – ne sont pas systématiquement attribués à l’un ou l’autre. La voix de la Petite, figure de l’Innocence et du Miracle de la vie, peut être portée par un homme. Deux
figures opposées traversent simultanément l’un d’entre nous pour se redistribuer aussitôt différemment. Des signes de reconnaissance circulent.
Nous allons suggérer. Parler au creux de l’oreille.
Comme dans un rêve, les personnages apparaissent et disparaissent. Un corps sort de l’ombre. Une main. Une bouche ou bien trois. Nous travaillons avec le clair-obscur. La lumière sculpte l’espace. Nous travaillons avec la
transparence. Les voiles se soulèvent, se déplacent, se transforment. Nous sommes dans la forêt, au palais du jeune Roi, dans la chambre de la Reine, nous sommes au jardin.
Nous avons choisi de vous raconter ce conte pour adultes à la manière des enfants. Nous voyageons léger. Et avec ce peu, tout nous est permis. ”


– Sophie Lahayville


Cie Les Femmes Sauvages & L’Imprimerie

Texte Philippe Minyana
Mise en scène et jeu Nicolas Geny, Xavier Kuentz, Sophie Lahayville
Dramaturgie et collaboration artistique Claudine Galea
Eclairagiste–Manipulateur Boualeme Bengueddach

Contact compagnie : Sophie Lahayville, directrice artistique | lacielesfemmessauvages@gmail.com | 06 16 50 20 73

Compagnie en résidence à la Distillerie du 14 au 16 octobre 2021.

Sortie de résidence prévue le samedi 16 octobre à 18h

au Théâtre Comoedia

dans le cadre de Place aux compagnies 2021

Entrée libre.

Renseignements et réservation  >  comoedia@aubagne.fr | 04 42 18 19 88

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