DU 11 AU 23 JANV. // COMMENT RETENIR SA RESPIRATION // CIE GECKO BILOBA

ANNULÉ/REPORTÉ

Un matin en Europe, Dana, étudiante en commerce, se réveille aux côtés de Jarron, agent de l’ONU qu’elle a rencontré dans un bar. Après leurs ébats, il insiste pour la payer. Offensée, elle refuse. Jarron se présente alors comme un démon puis s’en va, non sans avoir averti Dana de la gravité de son refus. Quelques minutes lus tard, sa sœur Jasmine lui rappelle qu’elle est convoquée à un entretien pour une bourse de recherche. Elle s’y précipite et bafouille pendant sa présentation. Sur le chemin du retour, elle se renseigne sur les démons auprès du bibliothécaire municipal et comprend que le diable a contracté une dette envers elle : de gré ou de force, elle finira par devoir accepter l’argent.

NOTES DE DRAMATURGIE

Quelle question plus retorse et transversale, de nos jours, que celle de la dette ? Alors que le monde occidental n’en finit pas d’annoncer son propre effondrement et que les structures de solidarité sont sacrifiées au nom du déficit financier qu’elles impliquent, toutes les interactions humaines semblent condamnées à se convertir en transactions.

Du point de vue de Dana, la proposition de Jarron – payer pour une nuit de sexe – amorce un glissement du monde « réel » à celui des enfers où rien n’est gratuit. Où tout est transactionnel. L’odyssée de la pièce consistera, pour Dana et Jasmine, à traverser la Méditerranée pour se rendre à Alexandrie où Dana est convoquée pour une possible embauche. Cette quête donne un souffle épique à la mise en scène. Si la dette en est le noeud, Alexandrie en est le phare. Assimilé au Virgile de Dante, le bibliothécaire en est le guide. Chaque scène doit tendre la trajectoire des personnages vers cet objectif clair pour faire apparaître peu à peu, sans jamais le formuler explicitement, un parcours migratoire symétrique à celui dont 17.000 personnes sont mortes depuis 2014.

Sur le chemin, différents personnages offriront de l’argent à Dana, qui s’obstinera à le refuser jusqu’à ce que l’intégralité du système bancaire européen s’écroule. Par un dénuement progressif de la scénographie, la scène glissera vers le monde fantasmagorique d’après l’effondrement, où les présences humaines sont amorales, fantomatiques, où le temps s semble se contracter et se dilater.

Dans cette nouvelle itération de l’Enfer de Dante, les seuls corps intègres sont ceux des démons. Les deux corps féminins des personnages principaux sont réduits, dans leur détresse profitable, à détenir les objets de sinistres marchandages qui conduiront à leur désintégration. Et la traversée finale pour passer en Afrique devient celle d’un Achéron de notre temps. Échouée de l’autre côté, réanimée par Jarron et le bibliothécaire, spectre rhabillé pour le marché de l’emploi, Dana parvient au but de son voyage : un entretien d’embauche face à trois examinateurs, gueules de Cerbères tutélaires et invisibles qui l’enjoignent à «bien vouloir commencer sa présentation».

Crédits photographiques ; Cie Gecko Biloba

Comment retenir sa respiration, une pièce de Zinnie Harris écrite en 2013. Traduis de l’anglais par Blandine Pélissier.

Cie Gecko Biloba

Avec Amélie Ameglio, Clément Amézieux, Lucas Ferrer, Marie Gaidioz

Mise en scène collective.

Contact compagnie : 0675030446 (Marie)| 0659516156 (Clément)


Compagnie en résidence à la Distillerie du 11 au 23 janvier 2021.

Sortie de résidence prévue.

Renseignement et réservation  >  04 42 70 48 38  / la.distillerie13@free.fr

Tarif unique > 5.00€    //  Adhésion obligatoire > 1.00€

Le Bar Associatif est ouvert une demi heure avant le spectacle…

Venir à La Distillerie…

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